Chers camarades
Nous sommes le 1er mai 2022. Beaucoup de journalistes nous interrogent : pourquoi manifester le 1er mai alors que nous sommes au lendemain de l’élection présidentielle, qu’un président vient d’être élu et que dans quelques semaines auront lieu des élections législatives qui détermineront ce que sera la majorité à l’Assemblée nationale, donc ce que sera éventuellement la politique conduite par le gouvernement qui en émanera ; pourquoi manifester maintenant ? Et bien, tout d’abord, parce que certes nous sommes le 1er mai 2022, mais nous sommes le 1er mai. Cette journée internationale de solidarité ouvrière entre les travailleurs du monde entier.
Force ouvrière a toujours été engagée au sein du mouvement syndical international, au sein du mouvement syndical européen, et la solidarité syndicale internationale. On en a particulièrement en ce moment besoin parce qu’il y a la guerre en Ukraine par ce que nous appelons à la paix, à l’arrêt immédiat des hostilités, parce que nous sommes en solidarité avec les deux principales confédérations syndicales en Ukraine auprès des travailleurs et que nous organisons cette solidarité avec la Confédération syndicale internationale, avec les autres organisations syndicales en France, parce que nous venons d’apprendre l’arrestation de responsables syndicaux, en Biélorussie pour le seul fait qu’il s’oppose à l’engagement de leur pays dans la guerre en Ukraine parce que nous sommes attentifs à la situation du président des syndicats à Hong-Kong qui a fait l’objet de deux condamnations à 18 mois d’emprisonnement pour avoir participé aux manifestations prodémocratie, parce que nous sommes en solidarité avec les travailleurs, avec les travailleuses avec les femmes en Afghanistan qui veulent pouvoir accéder à l’éducation à l’enseignement à l’université, qui veulent pouvoir travailler à égalité avec les hommes, comme partout dans le monde.
Donc ce 1er mai, mes chers camarades, c’est un 1er mai comme nous en avons besoin chaque année, chaque jour la solidarité entre les syndicats au niveau européen, au niveau international. Et puis ce 1er mai, il est l’occasion comme les années passées, comme ce sera aussi le cas l’année à venir d’exprimer, nos revendications sur le terrain national. Il y a l’urgence. Aujourd’hui c’est le pouvoir d’achat. Beaucoup, beaucoup ont du mal à finir les fins de mois face à l’augmentation des prix l’énergie, face à l’augmentation des prix des carburants, face à l’augmentation des produits de première nécessité, de l’alimentation est pour nous la réponse au pouvoir d’achat. Ce n’est pas les pansements la prime d’activité, la prime pouvoir d’achat sans cotisations sociales, sans fiscalité, ça n’est pas l’indemnité inflation, certes c’est toujours bon à prendre, mais la réponse pour Force ouvrière, c’est le salaire ! Pourquoi ? Parce que le salaire, c’est la rémunération du travail, c’est pour chacune et chacun d’entre nous, vivre dignement de son travail, ne pas avoir l’ angoisse des fins de mois, ne pas avoir l’ angoisse des loyers, ne pas avoir l’ angoisse du financement des, études de ses enfants et cela, nous le devons à tous les salariés à toutes les salariées de ce pays. Donc l’augmentation des salaires ? Oui, c’est une priorité ! C’est une priorité aussi parce qu’augmenter les salaires, c’est redistribuer les richesses justement au profit de ceux qui les produisent, les travailleurs. Et c’est aussi participer au financement de la Sécurité sociale. Et à cet égard, nous sommes aussi à dire ce 1er mai que nous sommes opposés au recul de l’âge de la retraite. Nous nous étions opposés au projet de système universel de retraite par points pour cette raison. Parce que nous savions qu’il conduisait inévitablement à contrainte de devoir travailler plus longtemps. Et aujourd’hui on voudrait nous dire qu’il faudra reculer l’âge légal de départ à la retraite, ce qui conduira aussi, il ne faut pas l’oublier, à ce que ceux qui ont des carrières longues, à ce que ceux qui sont en situation de travail pénibles devront eux-mêmes aussi travailler deux à trois ans de plus, mes chers camarades. Nous ne sommes pas d’accord et nous l’avons dit avant ces élections présidentielles parce que nous voulions prévenir, comme nous avions prévenu d’ailleurs notre attachement à la République, à la démocratie et aux valeurs fondamentales de liberté, d’égalité, de fraternité, à l’universalisme républicain, à l’universalisme ouvrier qui fait que nous sommes opposés aux slogans qui font du travailleur migrant le responsable de tous nos maux, de l’étranger le responsable de tous nos maux. Parce que nous sommes pour l’égalité de traitement de ceux et celles qui travaillent en matière de salaire, en matière de protection sociale. Donc ce 1er mai, oui nous sommes là aussi pour dire que sur le terrain qui est le nôtre, celui du syndicat qui permet parce que nous sommes indépendants, libres et indépendants, de regrouper les salariés, les salariées femmes, quelles que soient leurs opinions politiques, quelles que soient leurs opinions philosophiques, quelles que soient éventuellement leurs convictions religieuses. Ça leur appartient. C’est leur liberté. Mais quand on est au syndicat, on laisse ça de côté et on se bat ensemble pour la justice sociale, pour le progrès. Et puis, ce 1er mai, mes chers camarades, à tous les camarades FO, délégués les syndicats. FO, ce sera celui de notre congrès. Notre congrès confédéral, mes chers camarades, ce congrès se tiendra à quelques jours des élections législatives. Il sera très important et sera très suivi . Alors nous vous invitons à vous inscrire, si vous ne l’avez pas encore fait, pour prendre part à ce congrès confédéral. Pour que nous fassions la démonstration du rassemblement de l’unité, de l’ambition et de l’esprit de conquête de la Confédération générale du travail Force ouvrière, pour le progrès social, pour la justice sociale.
Merci à vous toutes et tous. Bon 1er mai ! Que ce soit un rassemblement, un meeting suivi d’un repas avec les camarades, les délégués, que ce soit la manifestation avec d’autres syndicats. Toutes et tous, ce 1er mai, nous dirons que Force ouvrière est un syndicat, tout un syndicat et sera là, chaque jour qui suivra pour défendre l’intérêt des salariés.
Merci à vous toutes et tous.
YVES VEYRIERSecrétaire général de Force Ouvrière